jeudi 8 juillet 2021

SORTIE DE "MEDIACRITIQUES" N° 39 : "RETOUR À LA NORMALE"

Retour à la normale ! Le n°39 de Médiacritiques, notre revue trimestrielle, sortira de l’imprimerie le 12 juillet. Avec des articles, des rubriques inédites, les jeux de l’été, des dessins de Colloghan et la Une signée Allan Barte ! À commander sur notre boutique en ligne, ou à retrouver en librairie. Et surtout, abonnez-vous !

 



Le 19 mai, Le Berry républicain exhale un « parfum de liberté », tandis qu’un « souffle d’espoir » s’engouffre dans L’Alsace. « Le grand jour » se lève au Télégramme, « Le jour J » illumine Nord Éclair, et La Voix du Nord fait « les premiers pas vers la vie d’avant ». « C’est (re)parti ! » au Bien public, « Ça s’arrose ! » au Courrier picard, et La Dépêche trinque même « À notre santé ». « On se retrouve dehors », propose Sud-Ouest… et « Bas les masques », suggère Var-Matin. Bref, La Provence, et la France médiatique avec elle, exulte : « Enfin ! »

Enfin le retour à la normale ! Les reporters d’images font le pied de grue devant les centres commerciaux, les télés usinent du micro-trottoir sous les stores bannes et le choeur des éditorialistes entonne le « tenir ensemble » jupitérien. Sans oublier cette entrevue caféinée entre le Président et son Premier ministre, multi-médiatisée, et dont BFM-TV a initié la propagande au gré d’une « priorité au direct » qui restera dans les annales : « [Devinez] qui est en train de boire un café en terrasse ? Mais c’est Emmanuel Macron avec Jean Castex ! Les voici tous les deux attablés autour d’un café. » Tant il est vrai que l’« actualité » des rédactions parisiennes gravite autour de l’Élysée, jusqu’à l’absurde (p. 11).

Pendant ce temps, à l’ombre des gros titres, la crise sociale et économique s’aggrave. Lesdits « plans de sauvegarde » menacent plus de 100 000 emplois, les licenciements se comptent par milliers tandis que s’accroissent les inégalités, contraignant plusieurs millions de personnes supplémentaires à l’aide alimentaire et au RSA. Mais les médias n’ont d’yeux que pour le martyre de celui qui a « failli crever » : Manuel Valls (p. 3).

Une complaisance qui n’a d’égale que l’hostilité des mêmes stars de l’info vis-à-vis de l’opposition de gauche, et de la France insoumise en particulier (p. 27). Questionnée sans relâche sur la tambouille politicienne le matin, condamnée pour « islamo-gauchisme » à midi, exécutée par sondages interposés l’après-midi, on la somme le soir d’expliquer pourquoi les idées de gauche disparaissent du débat public…

Il y a quelque chose de pourri au royaume médiatique. En artisans du grand récit de l’insécurité, les grands médias s’intoxiquent à leurs sources policières, au mépris des faits et des règles les plus élémentaires (p. 31). Les faits divers se succèdent à la Une, au point que des campagnes éditoriales locales – comme une couverture « anti-squat » de La Dépêche – polarisent l’agenda de rédactions nationales (p. 35). Un débat public à front renversé, où militants antiracistes et gauche radicale sont devenus les ennemis publics n° 1, tandis que se succèdent des cabales identitaires, menées par des professionnels de la parole qui fulminent contre les grandes « censures » des temps modernes, reçus sur les plus grandes chaînes en toute impunité (p. 41).

Concomitamment, la concentration des médias capitalistiques se renforce avec la bénédiction des pouvoirs publics. Martin Bouygues et Vincent Bolloré accaparent le gâteau télévisuel, et le second impose à coups de marteau aux rédactions ses vedettes prosélytes et ses journalistes inquisiteurs, Éric Zemmour et Sonia Mabrouk en tête (p. 7). Si quelques contestations se sont fait entendre à propos du rachat d’Europe 1, les chefferies médiatiques, par lâcheté, indifférence ou suivisme, regardent passer les trains. Et préfèrent s’auto-investir de missions quasi civilisatrices, visant à (ré)éduquer des populations qui auraient tendance à se méfier des médias institutionnels (p. 15).

Face à la normalisation de l’anormal, et face à l’élection présidentielle qui s’annonce, notre association compte bien garder le cap… et faire front. Précisément pour que les partis progressistes de gauche s’emparent de la question des médias, et apportent au champ de l’information les perspectives politiques d’une transformation radicale.

 



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Ce numéro ne sera pas plus diffusé en kiosques que les précédents. Vous pourrez cependant le trouver dans quelques rares – mais d’autant plus précieuses – librairies listées plus bas, ainsi que sur notre boutique en ligne.

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Vous pouvez trouver Médiacritiques à Lyon dans les librairies suivantes :

Le Bal des Ardents
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5 rue Sébastien-Gryfe 69007 Lyon

Terre des Livres
86 rue de Marseille 69007 Lyon

Les 32 premiers Médiacritiques sont en accès libre sur notre site. Les n°33, 34, 35 et 36 aussi ! La plupart d’entre eux peuvent encore être commandés au format papier.

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