dimanche 17 janvier 2021

A LIRE SUR "REBELLYON" : "FAKE NEWS GROSSIÈRE DANS LES MÉDIAS LYONNAIS"

 Nous reproduisons ci-dessous un article publié sur le site de Rebellyon, le 3 janvier 2021, qui nous donne un nouvel exemple de la rigueur qui caractérise le travail journalistique de la presse lyonnaise !

 

"FAKE NEWS GROSSIÈRE DANS LES MÉDIAS LYONNAIS, IL SERAIT TEMPS DE RETOURNER EN ÉCOLE DE JOURNALISME"

 

Qu’est-ce qu’une source, un média, et pourquoi faut-il vérifier ses sources ? Des questions à la base de la profession de journalisme. Et pourtant elles ne semblent pas maîtrisées par nos médias locaux, Le Progrès et Lyon Capitale en tête, qui à force de repompage les uns sur les autres finissent par écrire n’importe quoi. La pluralité de la presse « professionnelle » lyonnaise étant encore une fois une vaste blague.

Y a t’il un journaliste dans la rédaction ?

Ce samedi 2 janvier 2021, suite à l’ouverture d’un squat dans le 3e arrondissement de Lyon qu’il occupait depuis mercredi 30 décembre (relire : Réquisition d’une maison vide - Appel à soutien samedi 2 janvier), un collectif anonyme a fait un appel à soutien sur Rebellyon. Cet appel, fait par les militant.es occupant.es a été relayé sur Rebellyon comme des dizaines d’autres appels de ce type depuis des années. Depuis 2005, le site Rebellyon est l’un des relais des luttes lyonnaises et publie des articles écrits par les militant.es, activistes, individus lyonnais.es qui proposent leurs articles au site, qui sont ensuite validés par un collectif d’animation. Le travail du collectif en question se résume à trois choses, une modération graphique/orthographique, une vérification des informations des articles, et l’entretien technique du site. Vous pouvez d’ailleurs vous référer à la FAQ assez facilement : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Rebellyon. Le collectif d’animation est composé de militant.es lyonnais.es, non professionnel.les des médias, et pourtant il vérifie les sources, car ça reste la base.

Le collectif de Rebellyon n’organise donc pas d’action politique, il n’ouvre pas de squat, il n’agit pas en tant que tel dans la vie politique lyonnaise. C’est d’ailleurs le cas depuis presque 15 ans maintenant. Sauf que voilà, passé par la moulinette du raccourci journalistique local, il s’avère que par manque de « nom » à donner aux occupant.es du squat en question, les médias locaux ont attribué au collectif de Rebellyon le titre d’occupant.es. Une fois qu’un média avait fait la bourde, le jeu du copier-coller entre les médias locaux, qui se repompent tous sans vergogne, et surtout sans vérification des sources, a fait le reste. Et au final c’est en cœur qu’ils ont tous relayé une belle fake news.

Donc non, le collectif d’animation de Rebellyon n’occupe pas le squat en question, si vous étiez allés sur place, fait une enquête de terrain, vérifié vos sources, fait un travail de journaliste en somme, vous l’auriez vu. Mais vu qu’on va pas se gâcher le plaisir, voici la ribambelle des « médias fake news » locaux.


Depuis le 30 décembre dernier, une maison inhabitée, appartenant à la Métropole, est occupée par des militants de Rebellyon afin de pouvoir loger des SDF.

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L’opération a été minutieusement préparée de longue date par des militants réunis au sein d’un agrégat de divers collectifs, dont Rebellyon, qui militent pour le droit au logement.

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« Face à la météo glaciale et l’indifférence des pouvoirs publics qui violent le droit inconditionnel au logement de milliers de sans-abri à Lyon, nous occupons depuis mercredi 30 décembre une maison vide. » C’est ce qu’on peut retrouver sur le site rebellyon.info

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Vous pouvez noter le beau « Ctrl+C ; Ctrl+V » (copier-coller) entre Radio Scoop et Lyon Mag. Du grand journalisme.

Un tel échec est d’autant plus risible de la part de Lyon Mag, qui le 23 décembre dernier, sortait une grande enquête sur « l’ultragauche et ses dérives ». Autant vous dire que cette belle enquête est remplie d’approximations et d’erreurs grossières. Et quand on voit leur manque total de sérieux journalistique, et de maîtrise de leur sujet aujourd’hui, on comprend mieux pourquoi leur dossier était bâclé et digne des meilleurs articles de Valeurs Actuelles.

mercredi 13 janvier 2021

SORTIE DE "MÉDIACRITIQUE" N°37 : "MÉDIAS : RIEN NE VA PLUS"

 Médias : rien ne va plus ! Le n°37 de Médiacritiques, notre revue trimestrielle, va sortir de l’imprimerie. Avec des articles et des rubriques inédites, des dessins de Colloghan et la Une signée Willis from Tunis ! À commander sur notre boutique en ligne, ou à retrouver en librairie. Et surtout, abonnez-vous !

 


 

C’est peu dire que l’année 2020 n’a pas été de tout repos : épidémie mondiale, crise économique et sociale, attaques terroristes et surenchère sécuritaire… L’occasion de salutaires remises en cause ? Rien de tel en tout cas sur le terrain médiatique, où les mêmes routines délétères sont toujours bel et bien à l’œuvre.

L’information médicale a tout particulièrement fait les frais des logiques de scoop et des effets d’annonce. Rares sont les médias à avoir fait preuve d’un recul élémentaire face aux déclarations à l’emporte-pièce « d’experts » en quête de visibilité et à des études aux méthodologies contestables. Ou comment le journalisme scientifique a trop souvent cédé le pas au sensationnalisme (p. 4).

La période du premier confinement (de mi-mars à mi-mai 2020) s’est également traduite par un grand déséquilibre dans le débat médiatique. Dans les émissions phares que sont les matinales radiophoniques, la sélection des invités jugés légitimes pour s’exprimer sur l’actualité est affectée de plusieurs biais structurels : la surreprésentation des hommes et l’absence de pluralisme, notamment politique (p. 8).

Une autre séquence médiatique s’ouvre à la rentrée de septembre, caractérisée par une surenchère sécuritaire qui culmine après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Sur les chaînes d’information en continu (mais pas seulement), on assiste à un déferlement d’amalgames et de propos racistes. Un mot d’ordre résonne tout particulièrement : haro sur les « islamo-gauchistes » ! (p. 14)

Une observation attentive des matinales audiovisuelles et de la presse confirme l’absence des voix de gauche (ou simplement dissonantes) dans le chœur médiatique, sécuritaire et droitier (p. 17). Et lorsque les ténors du gouvernement sont invités, la brosse à reluire est de sortie. À l’instar de cette interview de Bruno Le Maire sur France Inter, où le ministre de l’Économie déroule sans difficulté ses éléments de langage, accueilli en toute complaisance par Léa Salamé et Nicolas Demorand (p. 38).

Si certains solistes (Manuel Valls, Pascal Bruckner) font la tournée des médias, le cas le plus emblématique est sans doute celui de l’ex chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers. Sur les télés, dans la presse et à la radio, les éditocrates lui déroulent le tapis rouge. L’occasion de donner un nouvel écho aux thématiques qu’affectionne le militaire de carrière : l’ordre, bien sûr, la sécurité, le nationalisme (p. 25).

Le tableau ne serait pas complet sans un hommage appuyé à Jean-Pierre Pernaut, à qui nous ne devons rien de moins que 32 ans de bons et loyaux services aux commandes du JT de 13h de TF1, vitrine dépolitisée et réactionnaire de la « France éternelle » (p. 32).

Dans cette année bien terne, la mobilisation contre la loi « Sécurité globale » donne une note d’espoir. Alliant syndicats et sociétés de journalistes, associations, collectifs (cinéma, quartiers populaires, etc.), comités luttant contre les violences policières, exilés et Gilets jaunes, le mouvement se fait large face à cette nouvelle attaque contre le droit d’informer, dont la présidence Macron est coutumière (p. 22).

Si le traitement de cette loi par les grands médias laisse à désirer, de nombreux journalistes cherchent néanmoins à se mobiliser. De quoi rappeler la grande hétérogénéité de cette profession, fragmentée entre reporters précaires et présentateurs-vedettes (p. 40). La défense du droit d’informer et la transformation des médias sont l’affaire de toutes et tous, et a fortiori… celle des journalistes.

À nos lecteurs et lectrices, nous souhaitons une heureuse année 2021 !

 

 

Et surtout... abonnez-vous !

Ce numéro ne sera pas plus diffusé en kiosques que les précédents. Vous pourrez cependant le trouver dans quelques rares – mais d’autant plus précieuses – librairies listées plus bas, ainsi que sur notre boutique en ligne.

Et surtout, abonnez-vous ! Pour cela, rendez-vous sur notre boutique en ligne, ou remplissez le bulletin en pdf et renvoyez-nous le avec un chèque. Vous pouvez également nous soutenir en adhérant à l’association ou en faisant un don.

Où trouver Médiacritiques à Lyon : 

Le Bal des Ardents
17 rue Neuve 69001 Lyon

La Gryffe
5 rue Sébastien-Gryfe 69007 Lyon

Terre des Livres
86 rue de Marseille 69007 Lyon

 

vendredi 1 janvier 2021

LES VOEUX D'ACRIMED 69

 L'antenne lyonnaise d'ACRIMED vous souhaite une belle et heureuse année 2021 !


 

Depuis vingt-cinq ans, Acrimed fait vivre une critique des médias indépendante et exigeante. Mais nous n’avons (toujours) pas les moyens des grands groupes de presse, de Vincent Bolloré ou de Xavier Niel ! C’est pourquoi nous avons lancé un appel à dons fin novembre : nous avons (encore) besoin de vous pour continuer. Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué, et vive la critique des médias !

 

L’année 2020 a été difficile : une grande partie de nos activités associatives a dû être reportée, et pour la première fois de son histoire, la publication d’un Médiacritiques a été annulée… Mais nous avons poursuivi malgré tout : critique du traitement médiatique des mobilisations sociales, de l’information en temps de crise sanitaire, focus sur les chaînes d’info en continu, mobilisation contre la proposition de loi « Sécurité globale »…

En 2021, nous comptons poursuivre notre activité de critique indépendante... et en accès libre et gratuit ! Et reprendre, dès que possible, nos actions, événements, réunions publiques, etc.

C’est pourquoi nous faisons appel à vous en cette fin d’année, pour nous permettre de boucler notre budget 2020 et de commencer 2021 dans les meilleures conditions

 Pour ce faire nous vous invitons à visiter notre boutique ( https://boutique.acrimed.org/) où vous pourrez régler par carte bancaire, virement, Paypal, chèque ou prélèvement automatique. Un grand merci à vous, et vive la critique des médias !


L’équipe d’Acrimed


Post-scriptum : Vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur notre financement et sur notre association.



Nous tenons à notre indépendance : Acrimed ne perçoit aucune subvention et n’a pas recours à la publicité. De plus, nous avons fait le choix d’un site gratuit, accessible sans condition. L’action de l’association repose donc avant tout sur la générosité de nos sympathisant·e·s : les ressources d’Acrimed étaient de 165 000 € en 2019, dont plus des trois-quarts issus des dons et adhésions, soit 125 000 €.

Ces rentrées d’argent correspondent au minimum qui nous permette de fonctionner : nos dépenses se limitent à la rémunération de trois salarié·e·s à temps plein et aux achats courants (loyers du local, frais d’impression et d’affranchissements, frais d’hébergement du site Internet, etc.). En suivant ce lien, vous trouverez toutes les informations sur notre association et son financement.


Notre association


Née du mouvement social de 1995, dans la foulée de l’Appel à la solidarité avec les grévistes, notre association, pour remplir les fonctions d’un observatoire des médias s’est constituée, depuis sa création en 1996, comme une association-carrefour.

Elle réunit des journalistes et salariés des médias, des chercheurs et universitaires, des acteurs du mouvement social et des « usagers » des médias. Elle cherche à mettre en commun savoirs professionnels, savoirs théoriques et savoirs militants au service d’une critique indépendante, radicale et intransigeante. Acrimed poursuit plusieurs objectifs :

Informer

Informer sur l’information (sur son contenu et sur les conditions de sa production), sur les médias, sur les journalismes et les journalistes, grâce à la mise en commun de savoirs théoriques, de savoirs professionnels, de savoirs militants.

Contester

Contester l’ordre médiatique existant, sa concentration, sa financiarisation, la marchandisation de l’information et de la culture, l’anémie du pluralisme et du débat politique, l’emprise des sondages (et des instituts qui en font commerce), les connivences, les complaisances, l’implication des entreprises médiatiques dans la contre-révolution néolibérale… Contester également celles et ceux qui dominent et perpétuent un ordre médiatique qui, en l’état, est tout sauf le pilier d’une véritable démocratie.

Mobiliser

Mobiliser et se mobiliser avec toutes les forces disponibles (partis, syndicats, associations…) pour construire un véritable front de lutte à la mesure des enjeux. La question des médias est une question politique essentielle, elle doit le devenir ou le redevenir, et doit faire l’objet d’un combat politique.

Proposer

Proposer des transformations en profondeur des médias. Si un autre monde est possible, d’autres médias le sont aussi. Et pour qu’un autre monde soit possible, d’autres médias sont nécessaires. C’est pourquoi Acrimed s’efforce d’élaborer des propositions, précises et concrètes, qui font l’objet d’un débat toujours ouvert au sein de l’association et avec nos partenaires.