lundi 24 février 2020

DES MACRONISTES AGRESSENT DES SYNDICALISTES SUR UN MARCHÉ DE LYON : LREM ET LE "PROGRÈS" RÉÉCRIVENT L'HISTOIRE


Nous relayons ici un article publié sur le site de "Rebellyon" le 21 février 2020.


"Le dimanche 16 février, des activistes LREM tractaient pour les élections municipales au marché quai Victor Augagneur. Six militant·e·s syndicalistes réunis contre la réforme des retraites passent à proximité et commencent à chanter autour d’eux, vite rejoins par les passant·es. Excédés, les activistes de LREM fracassent le téléphone d’une personne les filmant et pousse un badaud sur un stand de miel... Les flics interviennent et recommandent aux syndicalistes de porter plainte ! Quelques heures plus tard, Yann Cucherat, tête de liste LREM pour la mairie de Lyon accuse les syndicalistes d’être des « rouges bruns » ... Propos vite relayés par toute la Macronie locale... et par le Progrès ! Retour sur cette histoire rocambolesque !

Déroulé du 16 février


Le dimanche 16 février, des militant-e-s LREM tractaient pour les élections municipales au marché quai Victor Augagneur.
Nous, six militant-e-s interprofessionnels et intersyndicaux, mais tou-te-s uni-e-s dans un même rejet de la réforme des retraites et plus largement de la politique gouvernementale de casse des services publics et d’un système social solidaire, avons décidé d’aller chanter face aux tracteurs-euses.
Pour nous Gérard Collomb, actuel maire de Lyon, candidat à la métropole, premier soutien d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle et ministre de l’intérieur lors de l’affaire Benalla est un symbole du macronisme qu’il décline au niveau local.
De nombreux-ses passant-e-s nous ont apporté leur soutien, certain-e-s ont même chanté avec nous.
Nous avons échangé avec plusieurs d’entre eux-elles. D’autres militant-e-s soutenant d’autres candidat-e-s tractaient également et nous ont salué avec le sourire. L’ambiance était plutôt bon enfant, même si elle ne faisait pas plaisir aux militant-e-s LREM.
Après plus d’une heure de chants, un passant s’est montré vindicatif avec une militante LREM et la tension est montée entre lui et elle, avec des accusations réciproques de contacts physiques.
L’un de nous s’est approché pour séparer les deux protagonistes et apaiser la situation. Un autre camarade a fait mine de filmer avec son téléphone. La militante LREM a saisit son téléphone et l’a lancé à plusieurs mètres, il s’est écrasé au sol, se brisant. La militante LREM , toujours en furie a poussé le passant sur un stand de miel. Le commerçant s’est donc énervé et a demandé aux militant-e-s LREM de partir, nous apportant son soutien.
Ces mêmes militant-e-s LREM qui venant de commettre une agression, ont appelé la police. Lorsque celle-ci est arrivée, elle a indiqué à la marcheuse qu’elle n’avait pas à réagir de la sorte et que nous avions complètement le droit d’être là et de filmer. L’une des policière a même invité le camarade à déposer plainte pour son téléphone, et peu encline à tomber dans la mascarade de la militante LREM, l’a invité à aller faire constater une éventuelle ITT avant de venir déposer plainte...
Suite à cet incident, ne souhaitant pas une escalade des tensions, nous avons quitté le marché. Nous y sommes retourné-e-s une demie-heure plus tard, afin de soutenir le commerçant molesté.

Les suites invraisemblables


Le lendemain, nous avons découvert sur Twitter [1] que des militant-e-s LREM (dont la présidente du SYTRAL et vice-présidente du Grand Lyon) nous accusaient de nous en être « pris physiquement » aux personnes de leur parti qui diffusait des tracts. Certain-e-s allant jusqu’à nous insulter de « rouge-bruns ».
Cette version est ensuite relayée par Le Progrès dans un article lapidaire [2]


Un droit de réponse ignoré


Suite à ces publications invraisemblables, un droit de réponse est rédigé par les militant·es agressé.s par les activistes de LREM et envoyé au Progrès... Pourtant ... Le Progrès ne réagit pas, ne répond pas et ne publie pas le droit de réponse ... Le voici donc :

Nous récusons les allégations pointées par LREM et relayées dans votre article. A aucun moment nous n’avons agressé qui que ce soit. Notre action était pacifique du début à la fin, dans une ambiance bon enfant appréciée des passants. Face à la surdité gouvernementale nous sommes allés nous faire entendre en chanson. C’est bien le téléphone d’un de nos camarades qui a été arraché de ses mains puis jeté au sol par la militante LREM. Celle-ci se trouvait alors dans une altercation avec un passant sans rapport avec notre chorale. En effet, la police est bien venue sur place. En présence des deux parties, elle a confirmé notre droit d’être présents, et a invité notre camarade propriétaire du téléphone à venir au commissariat pour porter plainte. Suite au tweet injurieux de Sacha Benhamou, nous réaffirmons notre combat de tout temps contre le fascisme.
Les militants présents des syndicats CGT, CNT, FO, SNES et SUD.

Les suites


Nous condamnons avec force un nouveau mensonge des LREM, qui nous accusent de les avoir agressé, alors que ce sont eux et elles qui ont sont les auteurs-trices de l’agression.
Nous condamnons les messages calomnieux de la part de personnes qui n’étaient même pas présentes.
Notre action, pacifique du début à la fin, visait à pointer la responsabilité de la macronie, locale comme gouvernementale, dans la casse sociale organisée, à pointer leur surdité et leur mépris face à nos revendications depuis plus de 2 mois : nous sommes donc allés nous faire entendre directement.
Notre couleur est uniquement le rouge de la lutte, et nous continuerons de la porter fièrement partout face au mépris, aux mensonges du gouvernement et de ses relais locaux.
Nous saluons les commerçants du marché quais Augagneur qui ont subi les désagréments liés à la surdité du gouvernement face aux 62% des Français opposés à la réforme des retraites.
Le mouvement social se poursuit, et il occupera les mêmes terrains politiques que le macronisme.

On est là. On sera là.
Des militant-e-s du mouvement social


1. https://twitter.com/FOUZIYABOUZERDA/status/1229024179816685570 
2. https://www.leprogres.fr/edition-lyon-villeurbanne/2020/02/16/campagne-municipale-incident-sur-le-marche-augagneur-a-lyon-entre-une-elue-lrem-et-des-militants-d-extreme-gauche


mercredi 19 février 2020

RENCONTRE AVEC DAVID DUFRESNE LE 27 FÉVRIER À LA LIBRAIRIE "LE BAL DES ARDENTS"


ACRIMED 69 ET LES AMIS DU MONDE DIPLOMATIQUE DE LYON , EN PARTENARIAT AVEC LES ÉDITIONS GRASSET, ONT LE PLAISIR DE VOUS CONVIER LE 27 FÉVRIER À UNE RENCONTRE AVEC LE JOURNALISTE DAVID DUFRESNE, À PROPOS DE SON OUVRAGE "DERNIÈRE SOMMATION"



 



De ce journaliste indépendant, spécialiste des questions de police et de divers ouvrages sur les problèmes de sécurité, on connaît également le travail de recension des témoignages de blessés pendant le mouvement des gilets jaunes qui a contribué à la prise en compte des violences policières dans le débat public.
 

C’est avec grand plaisir, et grâce à la librairie Le bal des ardents, que nous vous convions à venir le rencontrer le jeudi 27 février à 20h00.

Infos pratiques : 

Le bal des ardents : 17 rue neuve, 69001 Lyon / tel : 04 78 98 83 36 / Métro arrêt Hôtel de ville.

La page facebook de la librairie : https://www.facebook.com/Le-Bal-des-ardents-235657986450564/ 

La page facebook des éditions Grasset : https://www.facebook.com/editionsgrasset/

Les AMD de Lyon: https://www.amis.monde-diplomatique.fr/-Lyon-.html

Entrée libre
Attention : il est prudent de se présenter à la librairie avant 20h00 !


A ÉCOUTER : "GRAIN DE SABLE" L'ÉMISSION D'ATTAC RHÔNE AVEC ACRIMED 69


L'émission "Grains de sable" sur Radio Canut à laquelle Sarah et Pascal d'Acrimed 69 ont participé le 13 février.

Une présentation de l'association, de sa conception de la critique des médias avec un coup de projecteur sur le traitement médiatique des "gilets jaunes" et du mouvement social contre le projet de réforme de la retraite.



C'est à écouter ici : https://blogs.radiocanut.org/grainsdesable/



mardi 4 février 2020

LIRE : "DES PETITS RATS" ET DU JOURNALISME SELON ARIANE CHEMIN


Formidable décryptage par l'économiste et philosophe Frédéric Lordon de la pensée journalistique dominante.

"Résumé des épisodes précédents : le 24 décembre, vingt-huit danseuses du corps de ballet de l’Opéra de Paris dansent un extrait du Lac des cygnes sur le parvis de Garnier devant une foule enthousiaste, en expression de leur participation au mouvement de grève contre la loi sur les retraites. Quelques semaines plus tard, dans un article du Monde, ça donne ça :




"Résumons-nous : des artistes du corps de ballet de l’Opéra, engagés dans le mouvement social, événement en soi extraordinaire, choisissent de danser sur le parvis, mais ça ne peut pas suffire, on parlera donc d’autre chose, en l’occurrence de quelqu’un d’autre. Car il est bien entendu que ces pauvres danseuses, si elles savent lever la jambe, ont besoin qu’on leur dise où et comment : elles ont besoin, nous dit Ariane Chemin, d’être « poussées ». Par quel miracle pourraient-elles avoir une idée, et puis « se pousser » toutes seules ? Par quel miracle, plus encore, pourraient-elles avoir la maîtrise du sens politique de leurs actions ? Il fallait donc qu’il leur vînt du dehors — ici entre en scène l’agitateur, donneur de sens et tireur de ficelles. Dans le monde imaginaire du journalisme de têtes, qui ne connaît que les présidents et les premiers ministres, auxquels il s’identifie fantasmatiquement, on cherche toujours à tout prix un équivalent fonctionnel de « tête » en toute occasion et en tout domaine. Et s’il n’y en a pas, qu’à cela ne tienne, on en inventera une – puisqu’il est bien entendu qu’il en faut une, et que le monde n’a jamais marché sans. Misère du journalisme politique dégénéré, à l’intersection du potin et du complotisme-des-coulisses."

  La suite est à lire ici : https://blog.mondediplo.net/des-petits-rats-et-du-journalisme-selon-ariane

dimanche 2 février 2020

SORTIE DE "MÉDIACRITIQUES" N°34

Sortie de Médiacritiques n°34 : Réforme des retraites, violences médiatiques
Le n°34 de Médiacritiques, la revue trimestrielle d’Acrimed, va sortir de l’imprimerie. Un numéro sur la réforme des retraites, et les violences médiatiques infligées aux grévistes, avec des articles et des rubriques, des dessins de Colloghan et la Une de Faujour ! À commander sur notre boutique en ligne ou à retrouver en librairie. Et surtout, si ce n’est pas déjà fait, abonnez-vous !

                         

« Les cheminots et les agents de la RATP rançonnent la France pour la pressurer davantage », s’alarmait Franz-Olivier Giesbert dans le Figaro du 4 décembre… 1995. Vingt-quatre ans plus tard, alors que la grève fait rage contre le projet de réforme des retraites, l’orthodoxie médiatique n’a pas bougé d’un iota. Et l’on dirait même plus : les contre-réformes menées au cours des vingt dernières années ont été autant d’occasions, pour les tenants du système médiatique, d’affûter leurs harangues sur tous les tons et tous les canaux.
Ainsi, depuis le 5 décembre, éditorialistes, rédacteurs en chef et autres éminences médiatiques s’engagent à corps perdu pour défendre ce que l’économiste Élie Cohen dépeint comme «  la mère de toutes les réformes, celle qui devait concilier justice sociale, lisibilité et prévisibilité ». (29 nov.) Le (petit) périmètre du débat est balisé : la réforme est inéluctable, d’ailleurs elle est excellente (p. 3) ; les « galères » d’usagers écrasent la couverture des grèves (p. 41), en particulier dans les JT devenus, au choix, succursales de Bison futé, ou cellules de crise pour entreprises en péril (p. 13) ; les violences médiatiques se multiplient à l’encontre des grévistes en général, et de la CGT en particulier. Si les chaînes d’information en continu se mobilisent (p. 25), les radios privées sont en tête de cortège (p. 31) ; la grande presse, quant à elle, veille au bon déroulé du « dialogue social », et prodigue au prince divers conseils pour que cessent les « blocages » (p. 21), les yeux rivés sur les sondages et « l’essoufflement » tant attendu ! Et qu’importe si les oracles de comptoir sont contredits d’une heure sur l’autre : proportionnelle au niveau d’indigence, l’immunité journalistique permet à la fleur de l’éditocratie de se maintenir en poste (p. 19). De même, cet univers orwellien autorise la libre circulation des mantras les plus mensongers – « les femmes seront les grandes gagnantes », par exemple – au mépris de toute contradiction sérieuse (p. 38).
Obsédé par la « sortie de crise », le journalisme de commentaire voudrait baliser les termes du conflit, agitant certains enjeux comme le retrait de l’âge pivot (dont dépendrait le « dénouement » final) ou la suppression des « régimes spéciaux », jugée légitime et nécessaire (p. 17). Calqués sur l’agenda gouvernemental, ces choix éditoriaux dénotent un suivisme zélé de la part des grands médias qui, dans le cas de France 2, confine à la propagande (p. 9). Mais ils constituent surtout des déformations en chaîne des réalités sociales : les médias sont plus occupés à faire rentrer la mobilisation dans des cases préétablies qu’à la donner à voir dans sa diversité. Ainsi la vie des grévistes et les multiples actions – rivalisant de créativité – qu’ils entreprennent échappent-elles presque intégralement aux radars médiatiques.
C’est bien là la moindre des règles du journalisme dominant : hors des chemins balisés, point de salut ! D’un revers de main, les propositions visant à améliorer le système de retraites actuel sont écartées au prétexte qu’aucune ne serait « réaliste ». Idem pour les actions jugées « illégitimes » ou les démarches syndicales refusant le jeu en trompe-l’oeil de la « concertation ». Au cours de leurs interviews-interrogatoires, les chiens de garde ne cessent de rappeler aux opposants ce périmètre étriqué de la contestation légitime et bienséante.

Bref : cette séquence révèle une nouvelle fois le rôle politique des grands médias en temps de crise. Par leurs partis pris systématiques et leur traitement amputé de l'information, ils se font les promoteurs de la démobilisation sociale et gardiens de l'ordre dominants. Et posent, à ce titre, un problème démocratique majeur.

Ce numéro ne sera pas plus diffusé en kiosques que les précédents. Vous pourrez cependant le trouver dans quelques rares – mais d’autant plus précieuses – librairies.
 Les librairies de Lyon  où trouver Médiacritiques :

Le Bal des Ardents
17 rue Neuve 69001 Lyon

La Gryffe
5 rue Sébastien-Gryfe 69007 Lyon

Terre des Livres
86 rue de Marseille 69007 Lyon

Et surtout, abonnez-vous ! Pour cela, rendez-vous sur notre boutique en ligne ( https://boutique.acrimed.org/m%C3%A9diacritique-s-n-34.html)ou remplissez le bulletin ci-dessous et renvoyez-nous le avec un chèque. Vous pouvez également nous soutenir en adhérant à l'association  ou en faisant un don (https://boutique.acrimed.org/don-soutien)