vendredi 27 janvier 2012

Un message d'Oliver Cyran à propos des "Nouveaux chiens de garde"

Chers amis, camarades et soutiens,

Sorti en salles le 11 janvier, "Les Nouveaux chiens de garde" casse la baraque : 50 000 entrées en deux semaines, un résultat exceptionnel pour un documentaire de cinéma. Le film n'en est encore qu'au début de son parcours, mais déjà l'accueil chaleureux qu'il reçoit partout où il passe nous permet de tirer quelques enseignements réjouissants.

Le premier, c'est que le prêt-à-penser médiatique est aujourd'hui identifié par beaucoup comme un élément à part entière de l'ordre politique et économique dominant. Si notre film donne envie d'être vu, c'est parce qu'il entre en résonance avec l'exaspération croissante à laquelle se heurte l'autorité des patrons de presse, des faux experts et des éditorialistes de marché. La question des médias, bien qu'occultée par les protagonistes de la campagne électorale en cours, ne peut plus être ignorée. D'où l'inquiétude que l'on sent poindre dans les réactions offusquées d'un certain nombre des "nouveaux chiens de garde" épinglés dans le film (voir l'échantillon ci-dessous)...

Le second enseignement, c'est qu'un film n'a pas nécessairement besoin de se mettre en ordre de promo sur les plateaux de télévision pour trouver son public. Et que nous avons eu raison de miser sur nos propres réseaux – associatifs, syndicaux, politiques – pour amorcer le bouche à oreilles. Les avant-premières organisées dans plusieurs villes en novembre et en décembre ont porté leurs fruits : c'est grâce à votre soutien, grâce aux efforts que nombre d'entre vous ont fournis pour préparer la sortie du film, que celui-ci peut aujourd'hui remplir son rôle. Œuvre collective, "Les Nouveaux chiens de garde" l'est aussi par votre implication.

Mais ce n'est pas une raison pour baisser la garde ! Au contraire, c'est le moment ou jamais de se remobiliser. Le film a bien démarré, mais son avenir reste incertain. Ces jours-ci, ces prochaines semaines et ces prochains mois, l'équipe du film se lance dans une grande tournée à travers le pays pour intervenir dans les salles, débattre avec le public, étendre le réseau, propager l'offensive sardonique contre les nouveaux chiens de garde. Là encore, et plus que jamais, le succès de l'opération dépend de vous. Ci-joint, vous trouverez un "flyer" qui dresse la liste des salles où le film est projeté et débattu. Faites-le circuler autour de vous, relayez l'information, rameutez vos proches, vos cousins, vos camarades ! "Les Nouveaux chiens de garde" commence à inquiéter ses cibles : qu'il les atteigne pour de bon !

Pour l'équipe du film,
Olivier Cyran

Les nouveaux chiens de garde ont adoré « Les Nouveaux chiens de garde » !

« Affirmer que j’aurais pu être complaisant à l’égard de tel ou tel est tout simplement une ineptie. […] Ont-ils mis une fois le pied dans une rédaction, les auteurs de ce brûlot, qui font le procès de celles et ceux qui travaillent chaque jour à la fabrication de l’information ? »
Laurent Joffrin interviewé par L’Express, 16.01.12

« Pourquoi faut-il que les auteurs, au discours entaché de relents marxistes, sombrent dans le politiquement correct qu’ils entendent dénoncer en décrétant qu'insécurité et immigration sont des sujets artificiellement gonflés par les médias pour détourner l’attention de la question sociale ? À chien de garde, chien de garde et demi. »
Valeurs Actuelles,12.01.12

« Montage d’archives, témoignages à charge et discours-maître en voix off constituent une structure peu favorable à l’expression du pluralisme des opinions et de la complexité du réel. […] L’on sait trop quelle valeur de généralisation peut avoir un exemple de mauvaise conduite professionnelle, dès lors qu’on tait par ailleurs les exemples de vertu qui pourraient le relativiser. »
Le Monde, 11.01.12

« “Les Nouveaux Chiens de garde” épingle ménages et collusion des journalistes, mais oublie Sarkozy. »
Libération, 11.01.12

« Les principaux accusés, Laurent Joffrin (Le Nouvel Observateur), Nicolas Demorand (Libération), Michel Field (Europe 1, LCI) et Denis Olivennes (Lagardère), ne sont pas invités à se défendre. […] Ce ball-trap sur grand écran vise juste parfois. Mais sa charge se révèle beaucoup trop manichéenne pour convaincre. »
Le Figaro, 11.01.12

« À vouloir considérer que tous les patrons de presse sont à mettre dans le même panier, au nom du poste qu’ils occupent et du titre qu’ils dirigent, c’est un peu court. Pour parler de ce que je connais, en l’occurrence de Christophe Barbier, les auteurs de ce film savent-ils qu’il a été jusqu’à une période récente persona non grata à l’Elysée, car blacklisté par Nicolas Sarkozy ? […] Il y a là des raccourcis étranges, une méconnaissance grave des journalistes visés, des amalgames dérangeants et, pour tout dire de ce film, des procès en sorcellerie et un climat de chasse au journaliste détestables. »
Renaud Revel, L’Express, 11.01.12

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